MÉDITE-
DONC !
C
hrétiens, nous devons être à l'écoute de notre monde et y discerner ce que le bon pape Jean XXIII appelait "les signes des temps". Pour nous y aider, il avait réuni au Vatican en 1962 les évêques du monde entier. Et voici ce que nous pouvons lire au paragraphe 4 de la Constitution Pastorale Gaudium et Spes de ce concile Vatican II : "L’Église a le devoir, à tout moment, de scruter les signes des temps et de les interpréter à la lumière de l’Évangile, de telle sorte qu’elle puisse répondre, d’une manière adaptée, à chaque génération, aux questions éternelles des hommes sur le sens de la vie présente et future et sur leurs relations réciproques ».
L
'exhortation est claire : baptisés, nous sommes l’Église. Aussi avons-nous le devoir, chacun à notre niveau, de réfléchir aux questions décisives de la vie, et de nous prononcer à leur sujet. D'où l'injonction de cette rubrique de notre journal paroissial qu'il m'a été demandé d'inaugurer : non seulement "médite-le" ! Mais "dites-le" aussi !
J
e vous propose dès aujourd'hui un premier terrain d'exercice pour votre discernement.
A la demande du gouvernement, le Comité Consultatif National d'Éthique a convoqué des états généraux de la bioéthique en vue de soumettre au Parlement et au Sénat un ensemble de dispositions législatives concernant :
- Les cellules souches et la recherche sur l'embryon
- Les examens génétiques et la médecine génétique
- Les dons et transplantations d'organes
- Les neurosciences
- Les données de santé
- L'intelligence artificielle et la robotisation
- La santé et l'environnement
- La procréation et la société
- La prise en charge de la fin de vie
Et pour vous encourager à le faire je vous propose, à titre d'exemple, la réflexion d'un jeune philosophe, Martin STEFFENS, que nous avions invité, il y a quelques années, à présenter à Verdun son Petit traité de la Joie.
Voici ce qu'il écrivait dans La Croix des 5-6 mai 2018 :
"Les actuels « états généraux de la bioéthique » soulèvent parfois des questions sans réponse. Concernant la fin de vie, c’était justement la vertu de la loi Leonetti : n’offrir aucune réponse, ne contraindre ainsi à rien, sinon au dialogue, parce qu’aucune loi humaine ne peut, en matière de vie et de mort, soulager l’homme de ses doutes et de son vertige. Ce que cette loi avait d’incomplet, c’était cela qui en faisait la pertinence. Mais le propre de notre époque technicienne, c’est de dissoudre le tragique de notre condition dans le couple problème/solution."
On reconnaît bien là le fruit d'un discernement qui va au fond des choses, allant jusqu'à remettre en question la volonté même de légiférer plus avant sur la fin de vie.
À nous de réfléchir, et de dire haut et fort ce que nous pensons à la lumière de notre foi.
Michel PÉRIGNON, Diacre